
La double confrontation de l’équipe de Tunisie constitue un indicateur fort pour retrouver le chemin de la relance.
Ce mois de mars sera, à n’en pas douter, un vrai tournant pour le football tunisien. Il marquera les esprits pour au moins trois raisons.
La première, il donnera une réponse claire et nette aux interrogations qui se posent à propos de la direction que prendront les choix du sélectionneur national pour ce qui concerne l’avenir de cette sélection qui jouera sa qualification pour le Mondial. Le 19 mars, les Tunisiens iront à Monrovia pour y rencontrer le Liberia (17h00) et recevront le 24 du même mois le Malawi à Radès (22h00).
Après des mois d’absence sur la scène internationale, ce qui est un tort, car une équipe nationale a besoin de rencontres autres que celles programmées officiellement. Question de surcharge de calendrier sans doute, mais ces «stages» à la va-vite sont insuffisants pour créer une ambiance et renforcer les liens entre les joueurs qui viennent d’horizons différents et jouent dans des compétitions appartenant à des écoles plus ou moins dissemblables. Avouons que la Fifa s’est accaparé presque toutes les journées virtuellement libres et qu’elle ne fait que multiplier les compétitions au grand dam de ceux qui éprouvent de la peine pour suivre le rythme. Mais c’est là un tout autre problème.
Pour les dirigeants du football mondial, c’est le «marche ou crève». L’argent qui coule à flot finit par décider les plus récalcitrants. Il n’en demeure pas moins que les blessures se multiplient à travers le monde et que les stars du ballon rond sont de plus en plus sollicitées. Deuxième question qu’on se pose et qui revêt une importance majeure, celle relative au retour du football tunisien dans le giron international. Ce qui met fin à cette tutelle, qui lui a été imposée par une mauvaise gouvernance qui n’a que trop duré. Un retour qui appelle un comportement à même de le relancer sur la scène internationale.
Un classement à améliorer
Notre dégringolade au classement a marqué les esprits, étant donné que l’on tenait à cette marque de distinction dont nos techniciens tiraient un grand profit. Mais heureusement, le prestige de nos techniciens est sauf. Ils tiennent la corde. La troisième raison est relative au comportement de l’ensemble que forment le personnel d’encadrement administratif, le sélectionneur et la direction technique que nous aimerions voir plus active au niveau des grands choix pour le football national.
En effet, va-t-on suivre la même direction prise depuis des années, ou allons-nous nous décider à encadrer, dans le sens propre du mot, les générations futures de notre football ? De toutes les façons, tant que personne ne soulèvera ce problème des jeunes qui manquent d’infrastructures, de suivi, d’encadrement formateur, etc, aucune entité organisée ne réagira.
C’est, en effet, la grande question qui se pose: alors que nos adversaires potentiels envahissent les compétitions européennes, africaines et même asiatiques, nous continuons à considérer que les meilleurs sont ceux qui ont été «choisis» par le sélectionneur et son équipe. Le nombre impressionnant de joueurs algériens ou marocains qui évoluent en dehors des équipes locales est confondant. Il prouve d’une certaine manière que les bons joueurs existent, mais que les clubs et les sélectionneurs ne sont pas toujours au fait de ce qui se trouve dans un sport où les interventions, l’influence et les manipulations ne sont jamais absentes.
De toutes les manières, il est temps de se secouer et d’annoncer la direction à suivre, pour ce décollage que l’on attend. Les clubs doivent avoir le temps de s’y préparer pour prendre leurs dispositions. A moins de vouloir se contenter du train-train habituel et considérer que tout va bien.